L'épicentre de votre projet

Hervé Rincent

Hervé Rincent

28 juil. 2020

Un projet de développement logiciel ressemble à celui d'un vendeur de hot-dogs.

Plus que vous ne l'imaginez.

Parce que celui qui veut se lancer dans un commerce ambulant de ventes de hot-dogs va rencontrer des difficultés similaires aux nôtres.

Par exemple, dans la préparation de son projet, le vendeur de hot-dogs va (comme nous) lister pleins d'actions à faire :

Manque-t-il quelque chose ?

Oui.

La recette et les ingrédients de base ! C’est l'épicentre du projet. Car les clients viendront d’abord pour la qualité gustative du hot-dog.

C'est ce sujet qui doit mobiliser 80% des ressources de l'entrepreneur, et non pas les sujets annexes.

Pourquoi rechercher l'épicentre ?

L'épicentre d'un projet correspond à sa principale raison d'être. Sa valeur, son utilité première pour ses bénéficiaires.

S'il n'est pas clair dès le début, on risque d'errer.

Dans le domaine du logiciel, j'observe des chemins un peu tortueux qui détournent le projet de son objectif principal.

On discute longtemps de fonctionnalités "sympa à avoir" ou sur la construction d'architectures surdimensionnées.

On produit parfois un volume important de code qui n'est pas nécessaire dans la première version. Parce qu'on redoute que ça devienne infaisable plus tard.

Pourtant, au début d'un projet, chaque heure allouée hors de l'épicentre augmente les risques :

En se forçant à renoncer systématiquement à tout ce qui ne constitue pas l'épicentre du projet, on se dégage des marges. Ces marges servent à améliorer l'existant (performances, ergonomie) et à approfondir les tests.

Comment le trouver ?

Il n'est pas toujours facile de trouver assez tôt l'épicentre du projet. Parce que pleins d'aspects, pleins de fonctions semblent essentielles.

Une méthode consiste à enlever une à une les fonctions puis à se poser la question suivante : " Les utilisateurs continuent-ils d'y trouver un intérêt ? "

Reprenons l'exemple du vendeur de hot-dogs :

Avant de réfléchir à ce qu'il faut ajouter, c'est souvent un exercice très profitable de réfléchir à ce qu'on pourrait enlever. Même sur un projet déjà existant, c'est une façon plus explicite de définir les priorités.

Cette démarche "soustractive" ne va pas à l'encontre de l'innovation : au contraire ! La volonté d'en faire moins est un catalyseur pour explorer de nouvelles idées.

Par exemple, cette méthode fonctionne pour améliorer l'ergonomie d'un logiciel. En se forçant à épurer chaque écran, en essayant de lui retirer un à un les composants (boutons, textes, menus, ...), on trouve des solutions qui vont rendre l'interface fluide et intuitive.

Le recherche de l'épicentre d'un projet le rend plus simple à piloter, plus fiable et plus facile d'accès pour les utilisateurs. Et il lui fait bénéficier d'un atout considérable : être impeccable sur sa fonctionnalité principale.


Nb : cette notion d'épicentre est inspirée du livre Getting Real qui propose une méthode de création d'une web application. J'aurais l'occasion de revenir sur d'autres thèmes abordés dans cet ouvrage rédigé par les fondateurs de BaseCamp.


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