Le no-code

Hervé Rincent

Hervé Rincent

6 oct. 2020

Le no-code et le low-code sont des outils permettant aux utilisateurs de réaliser eux-mêmes les logiciels dont ils ont besoin.

Au lieu de coder, on configure, on drag-and-drop, on clique et voila. Plus besoin de développeurs coûteux !

Ce n'est pas nouveau.

On se souvient tous d'un gars dans la boîte qui était à l'aise avec MS-Access et qui avait fait l'outil génial que tout le monde utilisait.

Puis c'est devenu trop gros et ça plantait lorsque trop de personnes l'utilisaient en même temps. On a changé de version de Windows. Et le gars est parti sur un autre job. Et l'outil génial est mort…

De l'eau a coulé sous les ponts depuis, et les outils no-code sont revenus en force avec l'émergence des méthodes "lean" consistant à valider une idée par un prototype engageant peu de moyen. Et rien de mieux qu'un outil no-code pour faire soi-même le prototype.

La promesse des fournisseurs de plateformes no-code est devenue encore plus ambitieuse : celle de conserver la plateforme pour passer à l'échelle et ne jamais basculer vers un développement spécifique.

Ces outils sont majoritairement en mode SaaS, et libèrent donc les utilisateurs des contraintes techniques liées à la maintenance.

A quels usages sont-ils destinés ?

Dans un article du 27/08, David Peterson, en charge du développement commercial de AirTable, résume bien la stratégie de cette licorne du no-code qui vient à nouveau de lever 185M$ début Septembre.

This is the promise of “no code” software. Not Airbnb clones or iPhone apps (though I love them all). Internal tools.

L'objectif est bien de conquérir les systèmes d'informations internes des entreprises, en ciblant 2 types de fonctionnalités :

Le marché des plateformes no-code s'est considérablement étoffé sous l'impulsion de nouveaux entrants mais aussi d'acteurs historiques :

Ce n'est donc pas si récent que ça 😉.

J'observe pourtant qu'ils ne sont pas bien connus, et font parfois l'objet de fausses croyances.

En voici quelques unes.

Idée reçu #1 : les développeurs n'utilisent pas les outils low-code.

Pensez-vous que les développeurs haïssent ces maudits outils no-code qui vont prendre leur boulot ?

Au contraire !

Pourquoi ?

  1. Ces outils permettent de valider l'émergence d'un besoin, et de prototyper rapidement un début de solution. Ils facilitent le passage de l'idée à l'actionavec un budget réduit. Ce sont d’excellents catalyseurs pour décider d’engager un projet plus ambitieux.
  2. Ils permettent de réaliser le backend des architectures serverless. Au lieu de coder une base de données et un serveur d'API, on s'appuie sur la plateforme no-code et on développe uniquement la partie "visible" du projet,
  3. C'est plus lucratif ! Le tarif journalier moyen d'un "consultant SalesForce" qui sait paramétrer le logiciel est jusqu'à deux fois supérieur à celui d'un développeur.

Idée reçu #2 : pas besoin de compétence spécifique lorsqu'on utilise un outil no-code

Avez-déjà essayé de réaliser une application no-code avec SalesForce ?

Qu'avez-vous ressenti face à l'étape 1 de l'écran de configuration d'un champ personnalisé ?

Ecran de configuration SalesForce

Ou face à l'étape 3 vous demandant de choisir la politique de sécurité parmi les 23 options possibles ?

SalesForce n'est pas un cas exceptionnel. TOUS les outils no-code deviennent vite complexes à utiliser.

Pourquoi ?

Parce que vous codez en fait !

Au bout du compte, il faut bien décrire sans ambiguité à la machine ce que vous attendez d'elle. Et il n'y a qu'un seul moyen de le faire, c'est de lui fournir un jeu d'instructions. La seule chose qui change, c'est le niveau d'abstraction.

Cliquer, cocher, déplacer, configurer ne sont que des synomymes de "coder" avec un niveau d'abstraction différent. Et certains écrans no-code deviennent presque aussi complexes que les lignes de codes qu'ils remplacent.

C'est la raison pour laquelle certains outils développés en no-code sont étroitement liés à l'utilisateur qui les a configuré.

Et lorsqu'il part, c'est la crise.

Idée reçue #3 : c'est moins cher.

Le modèle de tarification des plateformes no-code est sous la forme d'un abonnement mensuel qui dépend du nombre d'utilisateurs et des fonctionnalités souhaitées.

Exemples :

Une entreprise avec 10 utilisateurs dépense donc chaque année 3000€, après avoir investi du temps (formation, configuration) pour mettre en place le projet.

Hormis les cas ou l'entreprise dispose déjà d'un abonnement, ça vaut la peine de faire le calcul avant !

Dans un outil no-code, le paramétrage et les données ne vous appartiennent pas vraiment. Même s'il existe des fonctions d'export, l'application no-code développée ne fait pas partie du patrimoine de l'entreprise.

Et si la plateforme ferme son service, l'application s'arrête avec elle.

"Ca n'arrive jamais lorsqu'on travaille avec des géants du secteur".

Vraiment ?

Alors pensez à ceux qui ont choisi l'outil Google App Maker pour leur projet. Ils ont appris fin Janvier que ce service serait fermé dans un an suite au rachat de AppSheet...

For active apps, transition the functionality to another product. Your app can't be directly migrated to another platform, but AppSheet, Apps Script, Google Forms, and App Engine offer many similar features.

En synthèse, les plateforme no-code ou low-code :


Continuer la lecture

On est quand même bien à la maison

13 oct. 2020

4 min read

On est quand même bien à la maison

Lire l'article
Réaliser un agent conversationnel en utilisant le deep-learning

29 sept. 2020

4 min read

Réaliser un agent conversationnel en utilisant le deep-learning

Lire l'article
Inscription à la newsletter

Recevez chaque semaine un article pour réfléchir à votre prochain projet tech/data

gratuit, sans spam, désinscription en 1 clic

Merci ! Regardez dans botre boite mail. Un lien de confirmation n'attend plus que votre clic.
Arghh il semble compliqué de vous ajouter à la liste de diffusion. Et si vous m'envoyiez un mail directement à contact@camilab.co ?